Existe-t-il une véritable énergie sexuelle ?

  De manière générale, nous concevons, nous autres occidentaux, l'énergie comme une valeur mesurable que nous exprimons en Joules, ou en Calories, ou encore en électrons-volts pour la physique des particules. Il apparaîtrait donc que si une énergie sexuelle existe bel et bien, elle doit pouvoir être quantifiée.

Dans quelle unité ?

   Le problème, c'est que le sexe, ce n'est pas uniquement physique, il y a aussi une grande part de psychique, de mental, et peut-être même bien de spirituel. Alors, comment s'y retrouver et pouvoir donner une valeur d'énergie aux rapports sexuels ?

   Côté mental, dans les philosophies orientales anciennes, l'énergie sexuelle est à la fois si précieuse et si puissante, qu'elle ne doit pas être gaspillée inutilement. Pour certains mystiques, un homme ne devrait pas éjaculer à chaque rapport sexuel. Il doit conduire sa partenaire à l'orgasme, mais lui, doit retenir son sperme, l'éjaculation ne serait qu'une perte d'énergie. Même s'il est vrai qu'un homme éprouve une certaine fatigue après l'amour, preuve qu'il y a bien libération d'énergie, se retenir et ne pas avoir d'éjaculation conduit surtout l'homme à ressentir une douleur dans les testicules dans les heures qui suivent ce rapport incomplet en Occident (douleur souvent qualifiée de rage de couilles). Ces mêmes mystiques prétendent que l'homme pourrait n'envoyer à sa partenaire qu'un seul et unique spermatozoïde dans le but de procréer. Ce seul spermatozoïde serait suffisant pour féconder un ovule. Même s'il est vrai que, hormis les cas de jumeaux, un seul spermatozoïde parvient à pénétrer un ovule, ce n'est sûrement pas pour rien qu'il y en a 200 millions pour un éjacula normal. Alors un seul serait-il suffisant (entre nous, je tire mon chapeau à ceux qui sont capables d'une telle prouesse).

   Toujours côté mental, mais plus "occidental", l'envie, le désir sexuel est tellement puissant qu'il nous conduit à rechercher un ou une partenaire dès le début de l'adolescence. Poussée par une puissante hormone, la testostérone, les ados cherchent à débuter leur instruction le plus rapidement possible. Les pensées sexuelles les envahissent, et il faut préciser que chez la plupart d'entre nous, ce qui débute à l'adolescence ne diminue pas nécessairement avec l'âge (votre serviteur, ici présent, a beau avoir 56 ans...).

Côté physique, vous n'allez peut-être pas me croire, mais des chercheurs ont estimé qu'un rapport sexuel était l'équivalent en dépense d'énergie à celle de monter deux étages à pieds. A priori, ce n'est pas énorme comme quantité d'énergie sur le plan physique. Sans doute, le terme d'énergie sexuel est-il plus approprié côté mental.

   Effectivement sur le plan physique c'est assez faible, suffisamment faible pour que l'industrie pharmaceutique est trouvé un filon supplémentaire, car les nouvelles molécules qui permettent de poursuivre des rapports sexuels chez des personnes qui souffrent de problèmes d'érection, sont, semblent-ils, moins dangereuses que certaines activités sportives. D'autant plus que pour monter les deux étages sexuels, il est toujours possible de faire des pauses toutes les trois ou quatre marches, la partenaire n'en ressentira que plus de plaisir. L'allongement de la durée des préliminaires, s'il ne fait pas monter l'homme jusqu'au troisième étage et généralement apprécié des femmes.

   Je ne suis pas certains qu'il existe une unité d'énergie sexuelle mais la preuve la plus indéniable que l'énergie sexuelle existe bel et bien, c'est qu'en l'espace d'un siècle, la population mondiale est passée de 2 milliards à près de 7 milliards et que ce n'est pas fini. Il faut tout de même que cette énergie soit toute puissante, puisqu'elle crée la vie, en permanence depuis la nuit des temps.