24 Octobre 2011
Personne n'est jamais sorti d'une situation de harcèlement, sans qu'il y ait quelque chose de changé en elle. C'est un processus qui s'est installé pendant des mois et qui a rendu la victime quasiment paranoïaque. Savoir que l'on va se rendre sur son lieu de travail, qui est devenu un lieu où l'on est agressé, a de quoi venir à bout des constitutions les plus solides. Pourtant, il existe des moyens de se reconstruire après avoir vécu un tel enfer.
1) Il faut en parler
Ce n'est pas nécessairement facile, car une victime à tendance à se replier sur elle-même, comme dans un réflexe de protection. Ou bien c'est la honte qui l'empêche de parler, la victime a souvent tendance à culpabiliser.
Le plus simple est de commencer par ses proches, un ou une amie, son conjoint ou sa famille. Si l'on est seul(e) ou isolé(e), il faut en parler avec des spécialistes, il existe aujourd'hui des associations pour venir en aide aux victimes.
2) Il faut connaître ses droits
Les premières démarches vont consister à prendre des contacts auprès de :
- L'employeur. S'il n'est pas le harceleur, il a l'obligation légale d'intervenir et de mettre fin au conflit. Dans le cas contraire, il peut, lui aussi être condamné.
- Un représentant officiel. Si la victime ne souhaite pas agir elle-même, elle a le droit de s'adresser à son délégué du personnel. Celui-ci doit faire part de la situation à la direction qui devra ouvrir une enquête. En cas de manque, le délégué du personnel a la possibilité de porter l'affaire devant le tribunal des prud'hommes.
- Des aides juridiques. Pour connaître ses droits, il est préférable de s'adresser à un avocat-conseil. Avant d'entamer toutes démarches, il est nécessaire de savoir ce qu'il convient de faire et de ne pas faire.
- Des associations. Elle sont d'une aide précieuse, tant du point de vue juridique que pour savoir comment s'y prendre dans une telle situation où la victime peut se sentir perdue. Ces associations savent écouter les victimes et les conseiller.
- La médecine du travail. Lorsque le harcèlement retentit sur la santé, le médecin du travail doit être informé de la situation.
Quelle que soit la décision prise par les victimes, il faut ensuite qu'elles parviennent à se reconstruire. Oublier est impossible, il va falloir qu'elles apprennent à vivre avec, sans que cette situation envahisse de façon permanente leur vie sociale et affective.
3) Tirer les leçons
Une fois que le travail judiciaire a été accompli et que le harceleur a été condamné, pour la victime le travail de reconstitution d'elle-même va commencer. Le but n'est pas l'oubli, mais de tirer les leçons de ce qui vient d'arriver. La victime doit se livrer, seule si elle en est capable ou avec de l'aide, à un travail d'introspection. Il faut qu'elle prenne conscience que ce qui lui est arrivé n'est pas de sa faute, qu'elle n'est en rien responsable, qu'elle a fait de son côté tout son possible pour se battre contre son agresseur et qu'à l'avenir, elle ne se laissera plus prendre au dépourvu.
4) Trier ses fréquentations
Il est souvent indispensable de solliciter l'aide d'un psychiatre afin d'obtenir une aide médicamenteuse et un soutien psychologique.
D'autre part, le meilleur moyen pour la victime de retrouver l'estime d'elle-même est de s'entourer de gens qui éprouvent sincèrement de l'estime pour elle et pourront le lui faire resentir. C'est là la solution pour se reconstruire durablement, l'appui de ses proches, de ses véritables amis(es).
Pour plus d'infos et plus d'aide :
- sos harcèlement au travail : http://soshp.free.fr
- Association de victime de harcèlement au travail : www.avht.org
- Solidarité, souffrances au travail : www.asso-sst.net